mardi 6 mai 2014

Les L de la Nuit - 10 avril 2014



La deuxième édition des « L de la nuit », dont la thématique était cette année « habiter le monde », s’est déroulée jeudi 10 avril, entre 16h30 et minuit, devant un public encore plus nombreux que l’année précédente. Près de cinq cents étudiants, enseignants et personnels administratifs, venus parfois en famille, amis ou anciens de la Faculté des Lettres, ont déambulé tout au long de la soirée entre la dalle du Campus centre, la Bibliothèque Universitaire, le Hall des amphis, les amphis eux-mêmes, pour assister et participer aux multiples performances et ateliers qui leur étaient proposés. Le programme varié, dense, démultiplié dans plusieurs lieux reliés par un ombilical tapis rouge des amphis à la BU, donnait à la manifestation un air de festival : le soleil brillait généreusement ; se retrouver dehors, au moment du buffet, une assiette à la main, pour échanger sur les choses vues ou manquées, fut aussi un des plaisirs de cette soirée, fixée en images par Nicolas Darphin, ainsi que par  Bruno Rossi et Sandy Emonot qui ont, dans  leur « studio photos », tiré des portraits drôlatiques des participants qui le souhaitaient.

Autour de Jeanne-Marie Boivin, qui a ouvert la soirée en rappelant la vocation culturelle et festive de tous les savoirs enseignés à la Faculté des LLSH, en prise sur les arts, les langues, les littératures et les cultures du monde entier, le public s’est rassemblé nombreux et déjà enfiévré par deux performances apéritives : la parade  en latin « Tu quoque », chantée et dansée sur des tubes des années Claude François par des Clodettes virevoltant sous la houlette de Thanh-Vân Ton-That, et un mini-concert du groupe  « Claustrofog » d’Alexandre Bonneau.

La musique a été tout particulièrement à l’honneur. Un premier concert s’est tenu dans l’espace intime et feutré de l’atrium de la BU, où un ensemble de musique de chambre (violon, violoncelle et piano), dirigé par Graciela Villanueva et Stephen Scott Brewer, a invité à habiter musicalement les mondes des langues, littératures et civilisations étrangères de la Faculté : du XVIe siècle à nos jours, de l’Argentine et du Mexique à l’Irlande, en passant par l’Italie, l’Allemagne ou les États Unis, on a pu entendre du tango, de la musique baroque ou romantique, de l’opéra, du blues, du jazz, avec des œuvres d'Astor Piazzolla, Arturo Márquez, Félix Mendelssohn, Georges Gershwin, et la voix chaude de ténor de Roberto Poma dans des chants mélancoliques de Tchaïkovski, Dowland, Tosti.

Dans le hall des amphis, Magalie Saneba a accompagné de sa  harpe celtique les saynètes en langue médiévale des chevaliers, dames et bouffons de la licence de Lettres, qui offraient aussi avec leur professeur, Nathalie Bragantini, un banquet médiéval où l’on pouvait (en traduisant d’abord quelques lignes de vieux français !) goûter aux recettes du Ménagier de Paris et du Viandier de Taillevent. Pour habiter le monde gastronomiquement, à l’atelier « baguettes » organisé par Vincent Ronach, on s’initiait à un art ancestral avec des étudiantes chinoises désireuses de le faire partager. Mais on a pu aussi, sans plus d’effort intellectuel, savourer le buffet de l’association « Elles aussi », qui gère depuis 2010 à Créteil une épicerie solidaire et est, depuis 2013, partenaire officiel des « L de la Nuit »…

Après cette pause gastronomique, la scène illuminée du hall des amphis a accueilli le tour de chants historiques conçu par Mireille Touzery et chanté par une quinzaine de choristes. De Malbrough s’en va-t-en guerre à Bella Ciao, le public a repris en chœur les chants les plus connus, grâce aux paroles projetées sur un écran et accompagnées d’images d’archive. Puis, vint, plus intime,  le « piano solo » de Jean-Pierre Brouillaud, mêlant  aux chansons de Renaud ou de Patrick Bruel mixées dans un subtil pot-pourri  des compositions personnelles, humoristiques ou poétiques. Enfin « Claustrofrog » est revenu clore la soirée vers minuit.

L’exposition de la BU a rassemblé plus d’une trentaine d’œuvres picturales et photographiques  : peintures colorées de Maryline Daheron ;  photos de Cynthia Jego, entre exotisme pittoresque et réalisme  surnaturel ;  photographies des gagnants du concours « Visages de la ville », organisé par Anne-Lise Humain-Lamoure et Florence Salit et présidé par le photographe Louis-François Bacou, qui avait aussi prêté trois œuvres ; enfin, photos de l’énigmatique et vibrante  forêt tchèque de Sacha Paygambar. On se réjouit que quelques-unes de ces œuvres  puissent agrémenter un temps  la salle des professeurs, en lieu et place des œuvres de l’exposition de la précédente édition des L de la Nuit.

Le septième art fut, quant à lui, représenté par trois court-métrages des étudiants de la licence pro « Aménagement et développement des espaces périurbains » de Perrine Michon et par une performance réalisée par Clémentine Tholas-Disset et ses étudiants de LEA qui, à des extraits de films muets, proposaient d’associer rythmes de rap et  poésie.

Partout chez elles dans cette « Nuit »,  les Littératures et les Langues le furent plus particulièrement dans  le « Cabaret bouffon littéraire » conçu par Ludovic Perchot avec ses étudiants de première année de licence de Lettres, dans  l’atelier Shakespeare « Mille milliards de sonnets » conçu par Vincent Broqua et Claire Fabre avec leurs étudiants de LLCE, dans  la séance de remise de prix littéraires des  ateliers d’écriture de Jean-Pierre Brouillaud et de Sylvie Jouanny, et du concours de poésie organisé par Eric Pellet. Elles le furent encore dans toutes sortes de jeux littéraires : la performance de slam de Romain Talamoni,  le jeu « Casser la dalle », imaginé par Houria Leffad sur des expressions toutes faites dont il fallait (re)trouver le sens et l’origine, le quizz de lexicométrie organisé par Sandy Emonot, le jeu culturel interactif organisé par  Jean-Marc Leblanc et la filière RPCM, ou les contes et publicités parodiés en latin par Thanh-Vân Ton-That.

Les joutes philosophiques organisées par Ariane Revel et Mikaël Cozic ont attiré des équipes de jouteurs des Facultés de Droit et de Médecine, témoignant du succès de notre manifestation bien au-delà des étudiants de LLSH. Last but not least, le spectacle « Rencontres Hypercultes » de la revue Uppercut a réuni, devant les spectateurs ravis par ce grand moment burlesque, Marguerite Duras et Rambo dissertant de l’amour en Indochine, Baudelaire et SuperMario des paradis artificiels, Simone de Beauvoir et Aristote de la condition de la femme, Diderot et Jean-Claude Van Damme du sens de la vie…

La deuxième édition des « L de la nuit »  a confirmé le succès de la première et amplifié la participation joyeuse du public étudiant, enseignant et administratif de la Faculté et de toute l’université à un événement artistique et culturel de qualité. Certaines performances étaient le fruit du travail d’un semestre ou d’une année, d’autres avaient été en quelques semaines improvisées, toutes ont été portées par le désir et le défi de partager ce qui nous anime, nourrit et prolonge nos enseignements, et constitue, en vérité, le sens profond des « L » et de la « Nuit » qui leur est dédiée. Une Faculté des Lettres, Langues et Sciences humaines a pour mission d’aider à « habiter le monde » : l’édition 2014 témoigne de ce que cette parole de poète peut devenir réalité, grâce aux savoirs, aux talents de tous, et au plaisir de les vivre ensemble pour se dépasser.

Jeanne-Marie Boivin, doyen de la Faculté des LLSH
Sylvie Jouanny, professeur de littérature du XXe siècle
Jean-Marc Leblanc, maître de conférences en sciences du langage



LAURÉATS DES CONCOURS :

Textes lauréats des concours d’écriture, de poésie et quizz-démo lexicométrie :

Concours d’écriture: 1er prix: Lucie Aldobandi, 2ème prix: Audrey Bassis, 3ème prix: Mélissa Choisy.
Concours de poésie: 1er prix: Julien Tribotte, 2ème prix: Sébastien Mion, 3ème prix ex-aequo: Lucile Payeton et Alexandre Bonneau.
Concours quizz-démo lexicométrie: Cyrille Maboa et Aboubacri N’gaidé.

> télécharger le recueil [PDF - 3 Mo]

Photographies primées par le concours « les visages de la ville » :


 Prix du jury, Romain Filhol avec Les yeux de la ville


 Prix du public, Sophie Blanchard avec Touches de couleur